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Le Parisien 13/06/08

13 Juin 2008, 19:41pm

Faits Divers

JUSTICE.










Les actionnaires réclament des comptes sur l'affaire Kerviel F.V. et St.A.

vendredi 13 juin 2008 | Le Parisien

L'affaire Kerviel leur a coûté très cher. Aujourd'hui, les petits actionnaires de la Société générale vont une nouvelle fois demander à se constituer partie civile dans la procédure contre le trader qui a fait perdre 4,9 milliards à la banque qui l'employait.

ILS SE DISENT des victimes collatérales de « l'affaire Kerviel ». Ils ne comprennent pas pourquoi les juges Van Ruymbeke et Desset ont refusé leur demande de se constituer partie civile pour avoir accès au dossier. En résumé, ils aimeraient que leur statut de victime dans ce gigantesque scandale soit reconnu.

Une cinquantaine d'actionnaires de la Société générale, représentés par l'avocat Daniel Richard, sauront aujourd'hui si la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris accepte leur demande. « Comment la Société générale, si impitoyable avec ses clients au moindre découvert de quelques euros, a-t-elle pu être aussi laxiste et défaillante dans ses contrôles, s'insurge Daniel Richard, en réalité c'est toute la gouvernance de la Société générale qui est mise en question dans ce dossier. » Ces petits porteurs estiment que la Société générale est largement responsable de cette perte de 4,9 milliards d'euros par son manque de vigilance.

« Ce sont les dirigeants qui auraient dû quitter la banque »

Leur colère avait éclaté en mai dernier lors de l'assemblée générale de la banque. Plusieurs actionnaires avaient accusé son président Daniel Bouton d'avoir transformé la banque française en « casino ». Ils ne digéraient pas à l'époque la chute vertigineuse de leur action passant en un an de 140 euros à moins de 66 euros. « On a emprisonné Jérôme Kerviel, alors que ce sont les dirigeants qui auraient dû quitter la banque », s'était exclamé un actionnaire sous les applaudissements.

Si ces petits porteurs n'obtiennent pas gain de cause, ils menacent de se joindre à une class action (un recours collectif) qui s'est formée aux Etats-Unis visant les récents dysfonctionnements de la banque française.

A la Société générale, on reste plutôt stoïque devant cette offensive de ces actionnaires individuels. « Nous nous rapporterons à la justice, mais au regard du droit c'est la banque qui a subi un préjudice direct. »

Sur le fond, cette procédure devant la cour d'appel n'influera pas sur le cours de l'enquête. Les deux magistrats devraient conclure l'essentiel de leur instruction avant juillet. Ils interrogent presque chaque semaine le seul mis en examen de cette affaire. Jérome Kerviel, sous contrôle judiciaire, est poursuivi pour « faux et usage de faux », « introduction dans un système de données informatiques » et « abus de confiance ». L'ancien trader embauché dans une société informatique a reçu aujourd'hui une permission de son nouveau patron. Il pourra se rendre à l'audience de la chambre d'instruction lors de cette séance publique sans être assis sur le banc des accusés.

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